samedi 12 juin 2010

Le petit chat

Faut-il revenir à la poésie pour savoir comment le lapin est devenu un petit chat ?

Oui car chers lecteurs et très chères lectriceLe connil ou connin, conin, cunin est l'ancien nom du lapin qui servait aussi à désigner le sexe de la femme (jusqu'au 17e siècle) et on retrouve cette racine dans Cunnilingus. Vous pouvez réviser en revenant à l'origine du mot. Mais lisez plutôt la suite vous aurez tout le temps de vous cultiver plus tard. Et laissez moi des mots excitants dans les commentaires.

RAFFINEMENT

Quand ils eurent goûté les suprêmes ivresses,
Ils cachèrent leurs corps, meurtris par les caresses,
Sous les draps qui fleuraient la lavande et la peau,
et, les yeux fermés, les bras formant étau,
Leurs êtres lentement, sous l'ardeur des étreintes,
Sentirent se rallumer les voluptés éteintes.
" - Recommençons", dit-il: et, le sourire aux dents,
La femme murmura tout bas des mots ardents.
Puis, doux comme un soupir, de sa bouchette rose
S'exhalèrent ces mots: "Non ! cherchons autre chose."
Et, comme lui, naïf, la regardait, béat...
"- Tu ne devines pas ?... Donne ta langue au chat."

Anonyme vers 1900 sur le forum Francophonia
 
Et la deuxième qui ne donne pas la langue au chat mais qui lui donne le doigt et cruelle pratique qui consiste à faire pleurer LE PETIT CHAT

Enfin dans ta chambre chérie
Ayant pénétré malgré toi,
Ta gentille ménagerie
Hier a paru devant moi.
Ton musée, aimable Rosine,
Sans doute n'est pas sans éclat ;
Mais le plus joli, ma cousine,
C'est, à coup sûr, ton petit chat.

Tu te plains de ce que naguère
Négligeant tes jeunes appas,
Avant mon dépat pour la guerre,
De toi je ne m'occupais pas.
Sur le minet d'une voisine,
Si j'ai commis doux attentat,
C'est qu'en ce temps-là, ma cousine,
Tu n'avais pas de petit chat.

Pour nous charmer à l'improviste,
En vain tu cachais ces trésors.
Moi, curieux naturaliste,
Pour les voir j'ai doublé d'efforts.
Mais voir est trop peu, j'imagine,
Voir n'amène aucun résultat :
Ah ! permets-moi, chère cousine,
De caresser ton petit chat.

Tu souffres que sur sa parure
Je promène un doigt empressé,
Mais tu veux que de sa fourrure
Le duvet ne soit pas froissé.
Vas, ne crains rien pour son hermine,
Mon doigt est fort, mais délicat,
Vois, il fait faire, ma cousine,
Le gros dos à ton petit chat.

Toujours désireux de te plaire,
Ah ! sans lui vouloir aucun mal,
Que j'aimerais à satisfaire,
Ce petit gourmand d'animal.
Si d'un coup de griffe assassine
Je n'avais peur qu'il me payât.
Sois franche et bonne, ma cousine,
Dis-moi, mord-il ton petit chat ?

Dès qu'entre ses lèvres de rose
Minet sent mon doigt friponner,
Vois le petit gueux comme il ose
Le serrer et l'emprisonner.
Je veux de son ardeur mutine
Punir le petit scélérat,
Dis-moi, sans peine, ma cousine,
Fait-on pleurer ton petit chat ?

Quelle délicatesse extrème !
A peine si je l'ai foulé,
Et pour deux coups, fort légers même,
Déjà ses larmes ont coulé.
Mais pour cela, chère Rosine,
Ne vas pas me faire sabbat,
Car tu jouissais, ma cousine,
Lorsque pleurait ton petit chat.

Paul Emile DEBRAUX
Le petit chat

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire