mercredi 30 mars 2011

Freud le cunnilinguiste

En ce qui concerne la petite fille, nous savons qu’elle considère comme un signe de son infériorité l’absence d’un pénis long et visible, qu’elle envie le garçon parce qu’il possède cet organe, que de cette envie naît chez elle le désir d’être un homme et que ce désir se trouve plus tard impliqué dans la névrose provoquée par les échecs qu’elle a éprouvés dans l’accomplissement de sa mission de femme. Le clitoris joue d’ailleurs chez la toute petite fille le rôle de pénis, il est le siège d’une excitabilité particulière, l’organe qui procure la satisfaction auto-érotique. La transformation de la petite fille en femme est caractérisée principalement par le fait que cette sensibilité se déplace en temps voulu et totalement du clitoris à l’entrée du vagin. Dans les cas d’anesthésie dite sexuelle des femmes le clitoris conserve intacte sa sensibilité.

Freud en 1922, Introduction à la psychanalyse

Déjà le baiser peut être qualifié d’acte pervers, car il consiste dans l’union de deux zones buccales érogènes, à la place de deux organes sexuels opposés. Et, cependant, personne ne le repousse comme pervers ; on le tolère, au contraire, sur la scène comme une expression voilée de l’acte sexuel. Le baiser notamment, lorsqu’il est tellement intense qu’il est accompagné, ce qui arrive encore assez fréquemment, d’orgasme et d’émission de sperme, se transforme facilement et totalement en un acte pervers.

Voilà donc deux extraits de Freud dans une introduction visant à définir l'existence pour ses contemporains de deux sexualités : une normale pour la procréation et l'autre perverse visant autre chose que la procréation. Deux sexualités dérivant de la sexualité infantile.

Cette lecture me parait assez bien décrire une époque. Freud nous parle de son époque.

annevanderlinden
Son œuvre est défoulatoire. S'inspirant de gravures anciennes, travaillant par associations d'images, Anne met à jour ce qui s'exerce obscurément dans la sexualité : une violence latente. Une volonté de possession —sublimée soit, mais parfois si peu… Quelque chose d’effrayant, que nous aimerions faire passer pour de l’amour avec des fleurs, mais qui nous rattache profondément aux lions, aux cerfs ou aux babouins. Stratégies de domination. Combats pour le titre de chef. Mon sperme sera vainqueur.


Agnès Giard pour le blog les 400 culs

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