dimanche 21 octobre 2012

Anaïs Nin

Je profite de ce billet consacré à Anaïs Nin  et à Venus Erotica / Delta of Venus pour vous proposer également une revue de blog.

Artistes et modèles
Comment me voit-il, lui ? se demanda-t-elle. Elle se leva et alla chercher un grand miroir qu’elle posa face à la fenêtre, par terre contre une chaise. Puis elle s’assit sur un tapis, en se regardant, et écarta doucement les jambes. Le spectacle était un enchantement. La peau était sans défaut, et les lèvres roses et pleines. Cela lui fit penser à la feuille d’un caoutchouc dont il sort un lait secret lorsqu’on la presse avec les doigts, une sécrétion à l’odeur particulière, comme celle des coquillages. Ainsi de la mer, était née Vénus, portant en elle ce petit noyau de miel salé, que seules les caresses pouvaient extraire des profondeurs cachées du corps. Mathilde se demanda si elle pourrait le faire sortir de son mystérieux noyau. Elle ouvrit, de ses doigts, les petites lèvres et se mit à les caresser avec une douceur de chat.
Millard
Et je le fis, ouvrant, refermant, ouvrant, refermant. On aurait dit une bouche minuscule à l’intérieur, pressant ses lèvres autour du doigt. Je désirais le prendre tout entier, le sucer.

L'aventurier hongrois
Son sexe ressemblait à une fleur de serre géante, plus grand que tous ceux qu’avait vus le Baron, avec une toison abondante et bouclée, d’un noir brillant. Elle passait du rouge sur ces lèvres avec autant de soin qu’elle l’aurait fait sur sa bouche, si bien qu’elles finirent par ressembler à des camélias rouge sang, que l’on aurait forcés à s’ouvrir, pour laisser apparaître le bouton intérieur encore fermé tel le cœur plus pâle, à la peau plus fine, de la fleur.

le basque et Bijou
Bijou avait des difficultés à rester complètement immobile. Elle désirait écarter un peu plus les jambes. La main la frôlait si lentement. Elle suivait les contours, s'attardant sur les courbes, sur le genou, puis continuait. Elle s'arrêta juste avant le sexe. Sans doute l'avait-il observée pour voir si elle dormait profondément. Avec deux doigts, il commença à effleurer son sexe, à le masser.
Quand il sentit le miel couler tout doucement, il glissa sa tête sous sa jupe et commença à l'embrasser. Sa langue était longue, agile, pénétrante. Elle dut se retenir pour ne pas se coller contre cette bouche vorace.

Not to move, not to move, so as to permit him to do all he
wanted. What would a man do with a hypnotized woman whom
he did not need to fear or please in any way?


Elena
With tongues and fingers they pried into her, back and front, sometimes stopping to touch each other’s tongue - Elena and Leila, mouth to mouth, tongues curled together, over Bijou’s spread legs. Bijou raised herself to receive a kiss that would end her suspense. Elena and Leila, forgetting her, concentrated all their feelings in their tongues, flicking at each other. Bijou, impatient, madly aroused, began to stroke herself, then Leila and Elena pushed her hand away and fell upon her. Bijou’s orgasm came like an exquisite torment. At each spasm she moved as if she were being stabbed. She almost cried to have it end.

Over her prone body, Elena and Leila took up their tongue-kissing again, hands drunkenly searching each other, penetrating everywhere, until Elena cried out. Leila’s fingers had found her rhythm, and Elena clung to her, waiting for the pleasure to burst, while her own hands sought to give Leila the same pleasure. They tried to come in unison, but Elena came first, falling in a heap, detached from Leila’s hand, struck down by the violence of her orgasm. Leila fell beside her, offering her sex to Elena’s mouth. As Elena’s pleasure grew fainter, rolling away, dying off, she gave Leila her tongue, flicking in the sex’s mouth until Leila contracted and moaned. She bit into Leila’s flesh. In the paroxysm of her pleasure, Leila did not feel the teeth buried there.”

Sergio Escobar

Illustration Sergio Escobar

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