samedi 19 avril 2014

L'huître de Casanova

Je ne peux m'empêcher de penser au délicieux met que les femmes m'offrent parfois quand je lis les mémoires de Casanova. Extrait ici ou .

Nous nous mîmes à table où j'appris à ces filles à manger des huîtres en leur donnant l'exemple. Elles nageaient dans leur eau. Armelline, après en avoir avalé cinq à six dit à Emeline qu'un morceau si délicat devait être un péché.

Je me suis avisé de prier Emilie de me mettre dans la bouche avec ses propres lèvres une huître.

Je lui ai mis la coquille à la bouche, je lui ai dit de humer l'eau en gardant l'huître entre ses lèvres.

j'ai recueilli l'huître en collant mes lèvres sur les siennes avec la plus grande décence.

Elle fut enchantée de la délicatesse avec laquelle j'ai pris l'huître de dessus ses lèvres.


Ce fut par hasard qu’une belle huître que je mettais dans la bouche d’Emilie, glissa de la coquille et tomba dans sa gorge. Elle voulait l’enlever avec ses doigts, mais je la réclamai de droit et elle dut céder, se laisser délacer et me permettre de la recueillir avec les lèvres, du fond où elle était arrêtée. Elle ne put s’opposer à se laisser découvrir entièrement; mais je ramassai l’huître d’une façon à ne laisser soupçonner d’aucune manière que j’éprouvasse d’autre plaisir que celui de reprendre mon huître.
La découverte était trop belle pour ne pas la mettre à profit ; aussi, tenant Armelline assise sur mes genoux et faisant mine de lui donner une huître, je la lui laissai adroitement tomber dans sa gorge.

Armelline, loin de se montrer embarrassée, ne pouvait cacher qu’elle était enchantée de l’accident, quoiqu’elle ne voulût pas en faire semblant.
-Je veux mon huître, lui dis-je. -Prenez-la.
Il ne fallut pas me le dire deux fois. Je me mis à la délacer de manière à faire tomber l’huître le plus bas possible, en me plaignant de devoir l’aller chercher avec mes mains.
Quel martyre pour un homme amoureux de devoir dissimuler l’excès du bonheur dans un pareil moment !
Je ne laissais à Armelline aucun moyen de m’accuser de licence, car je ne touchais ses deux globes d’albâtre que pour aller chercher mon huître.
Quand je l’eus recueillie, n’en pouvant plus, je m’emparai d’un de ses seins, en réclamant l’eau de mon huître, et j’en suçai le bouton, à peine saillant, avec une volupté que rien ne saurait exprimer.


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