jeudi 1 juin 2017

Ah ! cochons ! cochons ! cochons !

En 1876, Emile Zola rédige quatorze feuillets au verso du brouillon de Son Excellence Eugène Rougon Il s’agit du scénario d’une nouvelle érotique demeuré à l’état d’ébauche et jamais imprimé. Je n'en connais pas le texte qui est conservé à la BNF et qui est porté à ma connaissance par Arnaud Verret dans sa thèse de 2015 Monstres et Monstrueux dans l’œuvre d'Emile Zola (La Sorbonne).

Grâce à lui on fait le rapprochement entre le cunnilingus de la nouvelle et la scène de fellation entre Aristide Saccard et la baronne Sandorff dans le roman l'argent publié en 1891.

Le passage le plus représentatif en est sans doute dans L’Argent où, au sein d’un même décor, le cunnilingus du manuscrit devient une fellation interrompue. Il n’y a qu’à comparer les deux extraits pour être frappé de la ressemblance des positions, des regards, du vocabulaire.
 
Quand il s’agit de « faire mimi », Adèle
« n’a plus que sa chemise et se renverse en riant au bord du lit. Alors la femme pâmée au bord du lit, la chemise roulée et retroussée jusqu’aux seins, les jambes traînant à terre sur le tapis, la tête renversée et cachée sous ses bras repliés. On voit des bouts de pieds jusqu’au-dessous des seins, le ventre, les hanches, les cuisses, etc. Le con, à demi ouvert, entrevu pour la première fois».
 
 
Quand il s’agit de s’adonner à la pratique inverse,
« devant le grand feu, aux braises ardentes, Saccard était sur le dos, couché au bord de la chaise longue, n’ayant gardé que sa chemise, qui, roulée, remontée jusqu’aux aisselles, découvrait, de ses pieds à ses épaules, sa peau brune, envahie avec l’âge d’un poil de bête ; tandis que la baronne, entièrement nue, toute rose des flammes qui la cuisaient, était agenouillée ; et les deux grosses lampes les éclairaient d’une clarté si vive, que les moindres détails s’accusaient, avec un relief d’ombre excessif »

Illustration Benoit Feroumont

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