vendredi 31 mars 2017

Le cunnilingus du dabe

Il use de la bonne vieille méthode dite de "l'enveloppe cacheté". Sa langue vieillarde part du milieu de la cuisse, la lèche largement en remontant jusqu'à atteindre le milieu géographique de la personne. Pour la France, c'est bourges, pour une dame c'est le lieu-dit clito. Là, il y a fouissage prolongé, forte intervention labiale, léger mordillage, plongeon du nez dans la fournaise, introduction effective du médium en renfort dans la région située sous le menton de messire Achille. Glabouillage et suçotage sont les deux mamelles de la France ! Le dabe interrompt la manœuvre  et sa bavarde se remet à repter sur la cuisse d'en face pour assurer le complet triangle des Bermudes. Ensuite il recommence dans le sens contraire. Cette pratique ne laisse pas July 1er indifférente puisqu'elle émet des râles qui en disent plus que des paroles sur son contentement organique.

Vous aurez reconnu le verbe de Frédéric Dard  dit San Antonio. Extrait de Le silence des homards 1992 éditions Fleuve Noir.


 Illustration inconnu Bouffant le "Turc"

Frédéric Dard qui rend hommage à Victor Hugo, Victor pour les dames et Totor pour Juliette Drouet dont il aimait le minou. 

Il a également créé les frères Victor et Hugo Drouet. L'un est insulteur, l'autre est rêviste. (Mets ton doigt où j'ai mon doigt)

Et listant les barbus célèbres : Je râperais une frangine si je la dégustais dans cet état. Tu crois que la Juliette Drouet aimait que son Totor lui fasse minouche? Et madame Gambetta, hein? Madame Tristan Bernard? Madame Castro? Madame Charles Magne? Madame Tolstoï? Elles devaient avoir les cuisses irritées ces chéries. Cela dit, les sensations voluptueuses compensaient l'inflamation.

mercredi 29 mars 2017

Viens lécher ça

Une nouvelle lettre de Paul Léautaud à Anne Cayssac.Il n'y a pas de retenue bête.
Mardi 18 septembre 1928
J’envoie ces notes griffonnées samedi soir chez moi. J’espère qu’on pourra lire.
Te rappelles-tu, aux débuts, quand je te faisais déjà des compliments de ton con, que tu t’amusais à le regarder dans une glace pour voir comment c’était fait : tout rose, me disais-tu.
Te rappelles-tu un jour d’été, tous les trois dans la salle à manger là-bas, toi en train de coudre, il t’a pris soudain une idée – tu t’es levée en me faisant signe, nous sommes partis du côté de la cuisine et dans le couloir tu m’as dit : « Viens me lécher le con », ce qui a été fait aussitôt, toi installée et troussée sur la table de la cuisine.
Je parie que tu ne te rappelles pas où se situe la première fois que tu m’as branlé si merveilleusement, en regardant la figure que je faisais ?
Tu dois te rappeler – c’est plus près – la première fois où tu m’as fait si bien décharger avec la bouche, sans aucun secours des mains. C’était au retour d’une scène fameuse. Elle t’avait mise en train, il faut croire. Tu étais ravie d’avoir si bien [illisible]. Madame…
Te rappelles-tu dans quelles circonstances tu m’as dit : « Je sucerai, mon cher. Je sucerai tant que vous voudrez. J’avalerai si vous voulez. »
Te rappelles-tu une fois que je t’ai baisée là-bas par terre, allongée par terre dans la cuisine, un matin. Tu étais si jolie, tu avais un visage d’une telle expression en te faisant remplir ainsi que je le revois toujours.
Te rappelles-tu quand nous faisions les lettres pour la L… ta façon de me donner du style, en te fichant le cul à l’air sur la chaise longue d’une chambre en me donnant ton con à lécher.
Te rappelles-tu un peu avant ton départ, cette année, ce que tu as dit te sentant en état : « Ca coule, ça jute, viens lécher ça. Mieux vaut que ce soit toi qui l’aies que ma chemise. »
Te rappelles-tu il n’y a pas longtemps, chez toi, un soir, au commencement d’une séance, pour me lécher les couilles, que tu as voulu t’y prendre en me faisant coucher sur le côté et en passant la tête par-derrière, ce qui était encore plus cochon.
J’en passe ! Il a fallu que je te rencontre pour savoir ce qu’est une femme qui aime et sait faire l’amour et sait s’y montrer spirituelle, c’est-à-dire sans retenue bête. Rien ne compte pour moi avant toi. Je crois de mon côté que je n’ai pas été un trop mauvais partenaire. Nous nous sommes complétés l’un l’autre. Le mérite t’en revient. Rien que la vue de ton nez me met la queue en l’air.
 Dessinateur inconnu

dimanche 26 mars 2017

ODF La blanche hermine

Elle avait mis ses deux cuisses sur les bras du fauteuil, pendantes des deux côtés, le bassin très élargi, offrant le con dans l’écartement le plus indécent et le plus favorable pour l’inspection et pour l’exploration de la cavité satinée, exhibant dans le haut à l’entrée, au-dessous d’une fine toison noire, un vrai clitoris de tribade, gros, luisant, et d’un rouge vif, que je voyais très bien de ma cachette éloignée. Le bas des fesses reposait sur le bord du fauteuil, larges, épanouies, le dos renversé, la chemise retroussée jusqu’au nombril.

J’aurais volontiers pris la place de la langue qui allait venir labourer cette chair ouverte, des lèvres qui allaient se coller là, des dents qui allaient croquer cette praline rose parfumée. Une furieuse démangeaison fouettait mon sang incendié par cette exhibition luxurieuse de chairs nues étalées dans la plus lubrique indécence, mais je devais rester simple spectateur.


Mais déjà la soubrette agenouillée devant le vermeil sanctuaire, me cachait l’objectif, et priait avec une aimable ferveur, qui se manifestait sur le visage ému de la maîtresse, et sur la petite gorge menue, que la chemise très ouverte laissait toute entière à découvert les petits seins blancs et ronds se soulevaient berçant la pointe vermeille ; ses lèvres s’entr’ouvrirent, et elle soupira tendrement, la tête penchée sur l’épaule, les yeux mi-clos.



La soubrette se releva, tandis que la maîtresse restait dans la même posture, plus indécente encore, avec la chair plus ouverte, et la mousse qui luisait sur son bouton rutilant, et dans les poils noirs d’alentour, comme dans l’attente d’une seconde fête.

Ici je vous laisse découvrir cette chose mais uniquement si votre lubricité est suffisante. Ce chapitre de la blanche hermine inspirera Apollinaire pour Les onzes milles verges publié en 1907 et signé des initiales A.G.. On retrouve également l'odor di femina dans les mémoires d'un jeune Don Juan

Illustration Mario Tauzin
Le recueil de planches érotiques de Mario Tauzin (1909-1979) Interdit aux adultes paru pour la première fois vers 1930. 

ODF le secret du goût du cunni

— Ta sœur connaît-elle le joli jeu de bouche à bouche ?
— Si elle le connaît, la chérie, je le crois bien qu’elle le connaît. Je l’aime trop, ma mignonne sœurette, pour ne pas le lui avoir appris, en le lui faisant dans son joli nid. Viens ici, ma jolie Suzon, viens ma sœurette aimée, que je te fasse mimi devant not’ maître. Viens me faire pipi dans la bouche, ma belle.
Suzanne à cet appel saute sur sa sœur, s’accroche au cou, et grimpe comme une chatte, le long du corps nu, jusqu’à ce que sa petite toison noire soit à la hauteur du nez. Elle passe ses jambes, l’une à droite, l’autre à gauche, les cuisses sur les épaules, les pieds ballants dans le dos ; elle cambre ses reins, avance son derrière, les fesses élevées, pour poser son chat sur la bouche de sa sœur, qui se colle au bijou parfumé, la tête en arrière, et elle se livre avec un plaisir évident à sa chère besogne dans ce con choyé.
 Tony Bastos

Elle descend comme elle avait grimpé. Sa sœur aînée avait des moustaches d’écume, mais elle avait aussi des gouttes dorées qui perlaient au bas du menton. Je me rapprochai, Janine avait quelque raison de dire à sa jeune sœur de venir lui faire pipi dans la bouche, la mignonne ne pouvait recevoir des coups de langue, sans que sa petite vessie prît part à la fin de la fête, c’est ce qui donnait ce petit goût acide à sa rosée d’amour.
Parbleu, voilà l’explication de la saveur âcre inexplicable après le bain et le lavage prolongé de ces bords. Je voulus m’en convaincre, je me précipitai sur le corps du délit, qui bâillait grand ouvert. Il y en avait encore sur les bords, ce qui ne me détourna pas de conduire l’affaire jusqu’au bout, tandis que sa sœur lui prenait la langue dans sa bouche. Je trouvai une preuve abondante du phénomène à la fin de la pratique ; quand elle flageola sur les jambes, pleurant de volupté, je léchai un mélange salé.

Illustration Tony Bastos des Perversions discrètes de la bourgeoisie (1973)

lundi 20 mars 2017

Rocking Bed Cunnilingus


Je n'ai pas trouvé d'entrée pour Steve Ashby en français. C'est le rôle de Planète cunni de pallier à cette absence.


Steve Ashby est né en 1904 en Virginie, travailleur agricole, il a commencé sa production artistique qu'en 1960 à la mort de sa femme. L'article d'artnet précise que certaines de ses œuvres explorent les positions sexuelles comme la bestialité et la masturbation femelle (la traduction est correcte?). Des pièces cinétiques, certaines se déplacent à la manivelle. Et la plupart utilisent des collages de photos de magazine ainsi que des morceaux des vêtements, des bijoux et des cheveux de sa femme.



Steve Ashby, born in 1904, did not begin making art until his wife died in 1960 and he’d retired from farm work in rural Virginia where he spent his whole life. Some of the painted plywood and tin pieces on view explore sexual positions as well as bestiality and female masturbation. Of the kinetic pieces, some move by hand-crank. And most make use of collaged magazine photos—ostensibly for realism—as well as snippets of Ashby’s wife’s clothing, jewelry, and hair. 


Voir un autre portrait sur le site americanart

 
Illustration Rocking Bed Cunnilingus de Steve Ashby
Wood with polychrome and metal parts. 13 1/2 x 20 3/4 x 22 in. Courtesy of Ricco/Maresca Gallery (Bob Roth Collection)

dimanche 19 mars 2017

Fuckosophie

For the Banners, which will hang three deep on the wall at White Cube next month, Gilbert and George have written their own ten commandments. “Fuck Him”, “Make cunnilingus compulsory” and “Fellatio for all” are among their edicts for 2015. The artists have also repeated phrases they have used in their work for several years, such as “Fuck the teachers”, “Ban religion” and “Decriminalise sex”.




The new works are also a form of protest, testament to Gilbert and George's vehement secularism. “Religion has done so much damage to people and still is. The wars that are going on all over the world are religious wars,” they say. “We still have bishops in the House of Lords—bishops held up the abolition of slavery by 30 years.” In characteristic contrariness, however, Gilbert and George say the banners are “pro, not against, even the one that says ‘Ban religion’”.




Banner par Gilbert and George. White Cube. 2015

Source : theartnewspaper.com

mercredi 15 mars 2017

Lèche-moi. Ça va me faire du bien.

Valérie me prit par la taille et me conduisit à tâtons jusqu'à sa chambre. Près du lit, elle m'embrassa à nouveau. Je remontai son tee-shirt pour lui caresser les seins; elle chuchota quelque chose que je ne compris pas. Je m'agenouillai devant elle en faisant glisser son bas de jogging et sa culotte, puis je posai le visage sur son sexe. La fente était humide, ouverte, elle sentait bon. Elle poussa un gémissement et bascula sur le lit. Je me déshabillai très vite et entrai en elle. Mon sexe était chaud, traversé de vifs élancements de plaisir. «Valérie… dis-je, je vais pas pouvoir tenir très longtemps, je suis trop excité.» Elle m'attira vers elle et chuchota à mon oreille: «Viens…» À ce moment, je sentis les parois de sa chatte qui se refermaient sur mon sexe. J'eus l'impression de m'évanouir dans l'espace, seul mon sexe était vivant, parcouru par une onde de plaisir incroyablement violente. J'éjaculai longuement, à plusieurs reprises; tout à fait à la fin, je me rendis compte que je hurlais. J'aurais pu mourir pour un moment comme ça. 




L'évocation de Jacques Maillot l'avait assombrie. «Ma vie aussi, c'est important. En fait, j'ai encore envie de faire l'amour.
– Je ne sais pas si je vais réussir à bander tout de suite.
– Alors, lèche-moi. Ça va me faire du bien.»
Elle se leva, ôta sa culotte, s'installa confortablement dans le canapé. Je m'agenouillai devant elle, écartai largement ses lèvres, commençai à donner de petits coups de langue sur le clitoris. «Plus fort…» murmura-t-elle. Je mis un doigt dans son cul, approchai la bouche et embrassai le bouton, le malaxant entre mes lèvres. «Oh, oui…» fit-elle. J'augmentai encore la force de mes baisers. Elle jouit d'un seul coup, sans que je m'y attende, avec un grand frisson de tout le corps.

Plateforme Michel Houellebecq 2001

mardi 14 mars 2017

Les pensées parasites

– Christiane, dit doucement Bruno, tu exagères… Par exemple, maintenant, j'ai envie de te faire plaisir.
– Je te crois. J'ai l'impression que tu es plutôt un homme gentil. Égoïste et gentil.»

[Je me permet une petite intervention pour souligner que chez Michel Houellebecq, le cunnilingus est toujours associé à la gentillesse du personnage principal.]
Elle ôta son sweat-shirt, s'allongea au travers du lit, posa un oreiller sous ses fesses et écarta les cuisses. Bruno lécha d'abord assez longuement le pourtour de sa chatte, puis excita le clitoris à petits coups de langue rapides. Christiane expira profondément. «Enfonce un doigt…» dit-elle. Bruno obéit, se tourna pour continuer a lécher Christiane tout en lui caressant les seins. Il sentit les mamelons se durcir, releva la tête. «Continue, s'il te plait…» demanda-t-elle. Il replaça sa tête plus confortablement et caressa le clitoris de l'index. Ses petites lèvres commençaient à gonfler. Pris d'un mouvement de joie, il les lécha avec avidité. Christiane poussa un gémissement. L'espace d'un instant il revit la vulve, maigre et ridée, de sa mère; puis le souvenir s’effaça, il continua a masser le clitoris de plus en plus vite tout en léchant les lèvres à grands coups de langue amicaux. Son ventre se couvrait d'une rougeur, elle haletait de plus en plus fort. Elle était très humide, agréablement salée. Bruno fit une brève pause, introduisit un doigt dans l'anus, un autre dans le vagin et commença a lécher le clitoris du bout de la langue, à petits coups très rapides. Elle jouit paisiblement, avec de longs soubresauts. Il demeura immobile, le visage contre sa vulve humide, et tendit les mains vers elle; il sentit les doigts de Christiane se refermer sur les siens. "Merci» dit-elle. Puis elle se releva, enfila son sweat-shirt et remplit a nouveau leurs verres.

[Je me permet une nouvelle intervention pour remarquer cette volonté de Michel de ne pas se permettre une scène de sexe non perturbée par des pensées parasite L'espace d'un instant il revit la vulve, maigre et ridée, de sa mère.]

«J'ai bien vu tout a l'heure que tu n’étais pas vraiment attiré par ma chatte; c'est déjà un peu la chatte d'une vieille femme. L'augmentation du pontage des collagènes chez le sujet âgé, la fragmentation de l’élastine au cours des mitoses font progressivement perdre aux tissus leur fermeté et leur souplesse. A vingt ans, j'avais une très belle vulve; aujourd'hui, je me rends bien compte que les lèvres et les nymphes sont un peu pendantes.»


Michel Houellebecq, les particules élémentaires, 1998

Dessinateur inconnu

lundi 13 mars 2017

arrêtopoioi : faiseurs de choses qu’on ne peut pas nommer

" Doing things that cannot be named". Fellatio and cunnilingus in Ancient Greece d'Edoarda Barra.

Dans les sources grecques la fellation et le cunnilingus sont désignées par le même verbe arrêtopoeîn, littéralement « faire des choses que l’on ne peut pas nommer ».
Les Grecs, explique-t-il, utilisaient souvent, pour désigner les pratiques sexuelles, des périphrases ou bien des verbes dérivant du nom des habitants de certaines villes auxquels on attribuait des pratiques « obscènes ». Le verbe lesbiazein en particulier, « faire à la manière des Lesbiens », désigne la pratique de la fellation.

Edoarda Barra illustre magnifiquement la fellation à travers l'histoire de la description par Chrysippe du tableau de Samos  ou d'argos dans lequel Héra faisait une chose indicible (arjrJhtopoiou`sa) à Zeus (dans lequel Héra mouillait son visage au sexe de Zeus). Revue Clio

Quant au cunnilingus il n’est pas dépourvu de vertu, ne serait-ce que dans le monde des rêves, puisque, selon Artémidore dans la clef des songes (iie siècle de notre ère), rêver de cette pratique sied bien aux orateurs, aux sophistes aux trompettistes et à tous « ceux qui gagnent leur vie par les moyens de la  bouche ». Le cunnilingus permet à Artémidore d'inventer la contextualisation de l'interprétation des rêves.


L'auteur nous aide à comprendre le passage des cavaliers, où Aristophane fait d'Ariphradès l'inventeur du cunnilingus :

Mais si Arignotos est connu de quiconque sait distinguer le blanc (du noir), il a un frère qui pour les modes ne lui ressemble en rien, Ariphradès, un dépravé, qui de plus veut l’être. Et il n’est pas seulement dépravé – je ne l’aurais pas remarqué – et dépravé foncièrement, mais il y ajoute un vice de son invention : dans les bordels, il souille sa langue pour des plaisirs honteux, en léchant la rosée crachée, en salissant sa moustache, en mêlant les orifices, en composant des Polumnêsteia en compagnie d’Oionichos.

En taxant les « poètes nouveaux » de « débauchés », les auteurs de comédies n’ont fait que détourner le topos du poète qui reçoit la rosée de la Muse sur ses lèvres. Car si l’on retrouve le terme drosos, « rosée », comme métaphore pour désigner l’humeur léchée par Ariphradès, la rosée, hersê, est aussi, dans la Théogonie d’Hésiode, versée par les Muses sur les lèvres des rois pour les inspirer.

Pour faire rire son public, Aristophane n’a fait que remplacer le miel ou la rosée des abeilles et des Muses par la cyprine.

Edoarda Barra est également l'auteur de Âmes, souffles et humeurs d'Homère à Hippocrate Thèse de doctorat en Histoire et civilisations soutenue en 2002 à l'EHESS Paris. Dans laquelle elle étudie la continuité entre matière cérébrale et matière séminale, entre logos et sperme, car le logos, comme la semence, relève du souffle.

J'espère qu'elle ne m'en voudra pas de se retrouver sur ce blog.

Edoarda Barra, « « Faire des choses que l’on ne peut pas nommer ». Fellation et cunnilingus en Grèce ancienne », Clio. Femmes, Genre, Histoire [En ligne], 31 | 2010, mis en ligne le 28 mai 2010, consulté le 13 mars 2017. URL : http://clio.revues.org/9584 ; DOI : 10.4000/clio.9584  

Clio. Femmes, Genre, Histoire,  revue française semestrielle, ouvre ses colonnes à celles et ceux qui mènent des recherches en histoire des femmes et du genre (toutes sociétés et toutes périodes). 

samedi 11 mars 2017

Donne-moi tes lèvres, Julie

On me demande, par les rues,
Pourquoi je vais bayant aux grues,
Fumant mon cigare au soleil,
A quoi se passe ma jeunesse,
Et depuis trois ans de paresse
Ce qu'ont fait mes nuits sans sommeil.

Donne-moi tes lèvres, Julie ;
Les folles nuits qui t'ont pâlie
Ont séché leur corail luisant.
Parfume-les de ton haleine ;
Donne-les-moi, mon Africaine,
Tes belles lèvres de pur sang.


Mon imprimeur crie à tue-tête
Que sa machine est toujours prête,
Et que la mienne n'en peut mais.
D'honnêtes gens, qu'un club admire,
N'ont pas dédaigné de prédire
Que je n'en reviendrai jamais.

Julie, as-tu du vin d'Espagne ?
Hier, nous battions la campagne ;
Va donc voir s'il en reste encor.
Ta bouche est brûlante, Julie ;
Inventons donc quelque folie
Qui nous perde l'âme et le corps.


On dit que ma gourme me rentre,
Que je n'ai plus rien dans le ventre,
Que je suis vide à faire peur ;
Je crois, si j'en valais la peine,
Qu'on m'enverrait à Sainte-Hélène,
Avec un cancer dans le coeur.

Allons, Julie, il faut t'attendre
A me voir quelque jour en cendre,
Comme Hercule sur son rocher.
Puisque c'est par toi que j'expire,
Ouvre ta robe, Déjanire,
Que je monte sur mon bûcher.


Pour son premier recueil de poésie Contes d'Espagne et d'Italie, Alfred de Musset est décrit comme un poète et un fou, un inspiré et un écolier de rhétorique. On attend beaucoup de son talent et sa réponse est dans A Julie en 1832 publié dans le recueil Premières poésies en 1852.

Le premier recueil  Contes d'Espagne et d'Italie contient également le merveilleux Ballade à la lune 


Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ? 
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.

vendredi 10 mars 2017

ODF le clitoris de la vendangeuse

Angélique, jeune brune béarnaise venue pour les vendanges est la prochaine partenaire du narrateur. Comme d'habitude il vérifie l'odeur du minou avant d'y coller la bouche.

Je me rends compte que j'ai oublié de résumer l'argument d'Odor di femina : un parisien insatisfait des parfums des femmes de la ville vient gouter aux saveurs corporelles naturelles des femmes de la campagne. Ainsi commence l'ouvrage :
Écœuré par les senteurs affadissantes qu’exhalent les dégrafées musquées et fardées de tous les mondes, véritables poupées en cire, qui se livrent à vos caresses, veules et inertes, sans la moindre ombre de pudeur, incapable d’une étincelle, je fus pris de la fantaisie d’essayer du piquant des amours naturalistes.

Mais revenons à Angélique :

J’y porte un doigt indiscret, frôlant les environs, pénétrant dans le repaire, pour m’informer de l’état du logis ; elle était ouverte, mais si peu, qu’on devinait que le visiteur ordinaire devait être maigrement pourvu, je portai le doigt sous mon nez, pas le moindre parfum, le lavage, à grande eau, d’eau pure sans mélange, qu’elle devait pratiquer matin et soir. Elle était aussi propre à l’intérieur qu’à l’extérieur cette perle rare. Je ne pus me tenir de lui témoigner ma reconnaissance pour ce logis si bien tenu, en l’embrassant dans ces parages pendant qu’elle s’écriait, surprise de cette façon aventurée de lui souhaiter la bienvenue.
— Oh ! monsieur, qu’est-ce que vous faites-là ?
Je me retirai pour lui dire :
— Ma fille, quand un bijou est propre comme le tien, on peut bien le choyer, l’embrasser, le manger, pour prouver le cas qu’on fait d’un joli con bien tenu. Mais tiens tes jupes que je puisse respirer.

Je reposai mes lèvres sur le charmant bijou, fouillant la grotte jusqu’aux lambris, de ma langue tirée, qui revint sur le gardien de la geôle que je pris dans mes dents. À peine ma langue le frôla, qu’il se raidit, et se mit à frétiller sous la chatouille, s’humectant bien vite, tandis qu’elle glissait sur le bord du fauteuil, venant au-devant de ma bouche, je fus obligé de la retenir, elle semblait obéir à l’influence d’une caresse magnétique, qui l’attirait comme l’aimant attire le fer.


 Illustration Odor di femina inconnu

lundi 6 mars 2017

Puis baiser peau douce


C'est un Serge Gainsbourg plein de tendresse qui compose l'une de ses chansons les plus légère pour le premier album de Jane Birkin Di doo dah en 1973. Cette tendresse n'empêche pas l'érotisme.


Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser d'amour, baiser tendre, baiser fou
Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser mouillé, baiser chaud, baiser doux
Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser brûlant, baiser lent, gros bisous

Baiser doigt, sucer pouce,
Et puis baiser bouche
Baiser doigt, sucer pouce,
Puis baiser peau douce

Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser d'amour, baiser tendre, baiser fou
Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser mouillé, baiser chaud, gros bisous

Baiser cou
Baiser gorge
Baiser sein
Baiser ventre
Baiser rein
Baiser hanche
Baiser cuisse
Baiser tout

Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser d'amour, baiser tendre, baiser fou


Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser mouillé, baiser chaud, baiser doux
Oh mon amour, mon amour baiser
Baiser brûlant, baiser long,
Gros bisous

Baiser doigt, sucer pouce,
Et puis baiser bouche
Baiser doigt, sucer pouce,
Puis baiser peau douce